Wenzinger, Rapport du Commissaire Militaire sur les événements qui se sont passés pendant le sé jour en gare du train RS ter le 7 Juin de 18h45 - 20h05, no. 391/58, 7 June 1917, SHD 16 N 1521

Le 7 Juin à 18 h45 à l'entrée en Gare du train RS ter les permissionnaires munis de pierres se mirent à briser les carreaux des reverbères situés le long du quai longé par le train. Voyant ce là le Chef de service le fit stoper en dehors des quais.

A part quelques cris de "vive la paix" "à "bas la guerre" tout se passer tranquillement lorsqu'un agent passant dans les voies à hauteur du milieu du train, fut assailli par une cinquantaine de permissionaire descendus et stationnant devant les wagons. Y a-t-il l eu provocation? Les soldats prétendent avoir été insultés. L'agent au contraire déclare n'avoir rien dit après avoir été traité d'embusqué.

Le personnel de gare vint ait secoure de l'agent, il y eut bagarre qui se termina par la mise en marqhe du train qui força les permissionnaires à regagner leurs wagons. Les agents de le Compagnie se saisirent alors d'un des retardataires qui avait été un des plus acharnés à frapper sur leur collègue. Le militaire en état d'ivresse, après avoir été quelque peu passé à tabac par les agents fut remis entre les mains de la gendarmerie.

Voyant leur camarade arrêté et emmené, les permissionnaires bloquèrent le train et se portèrent en masse vers la gare après avoir bousculé et frappé l’adjudant et les deux sous- officiers du 38° RIT de la garde de police qui tendèrent en vain de s'opposer à leur passage et lancé une grêle de pierres sur le personnel de la gare. Sur le quai se trouvait alors le Général de Montbéliard attendant un train de voyageurs; il essaya avec les Commissaires, les Inspecteurs de la Cie de l'Est de parlementer avec les mutins, les engageant à regagner leurs wagons. Ils refusèrent déclarant qu'ils ne remonteraient dans le train que lorsque leur camarade arrêté leur serait rendu.

Devant l'obstination des permissionnaires dont quelquesuns continuaient à lancer des pierres, voyant que ses conseils restaient sans effet, le Général prescrivit au Commissaire de céder, de faire mettre en liberté le soldat arrêté et de le leur rendre après avoir obtenu d'eux la promesse de réintégrer aussitôt les wagons.

Le permissionnaire arrêté leur étant rendu ils semblèrent vouloir regagner les wagons mais tout à coup comme sur un mot d'ordre, ils revinrent vers la gare disant qu'un deuxième d'entre eux avait été arrêté et réclamant une capote et une chemise pour le premier.

A ce moment intervint le Commandant d'étapes appuyé de deux sections de chasseurs. Il leur fit constater qu'il n'y avait plus personne d'arrêté, leur fit donner une chemise et une capote. Les permissionnaires alors, sur les indications de l’en d’entre eu qui semblait avoir une certaine influence, regagnèrent sans bruit leurs wagons. Le train fut débloqué et partit sans aucun cri à 20h5. Il semble y avoir des meneurs dans toutes ces bagarres; les permissionaires obéissent sans discuter à certain entre aux qui’il est difficile d’identifier parce qu’ils n’ont ni écusson aux effets, ni No. au bonnet de police. Pour les arrêter, le faudrait être fort et disposer d’une troupe capable au besoin d’arrêter tous les permissionnaires d’un train. 

Mesures prises pour l’avenir.-

Poste de la gare doublé à partir de 18 heures. 2 sections en armes avec le capitaine et les Officiers de la compagnie tenues en réserve dans la cour de la Gare prêtes à marcher de 18 heures jusqu’après le passage du dernier train de permissionnaires RS.